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Focus sur le bypass de Capbreton

Focus sur le bypass de Capbreton

Unique en Europe, ce système de transfert hydraulique, réparé cet hiver, permet de renflouer en sable les plages urbaines et sud de la commune qui subissent particulièrement l'érosion marine.


A Capbreton, le ballet des camions prenant le sable plage Notre-Dame au nord de la passe du Boucarot, pour l'amener jusqu'aux plages urbaines et sud, fait partie du passé depuis une quinzaine d'années. « À coups de camions de 10 m3, ça tournait toute la journée pendant deux ou trois mois. Comme on est dans une zone urbaine, c'était infernal, tant pour le bruit, la dégradation des routes que la pollution... le tout avec des capacités de transfert bien moins importante qu'aujourd'hui », rappelle Eric Hamelin, directeur du Pôle Territoire à la mairie de Capbreton.

Depuis 2007, la Ville, qui s'est inspirée d'un modèle australien, s'est dotée d'un bypass qui permet, chaque printemps, de transférer 30 à 40 000 m3 de sable (jusqu'à 1 400 m3/jour), grâce à un système de pompes hydrauliques qui met en émulsion les petits grains dorés avec de l'eau avant de les ré-aspirer puis les transférer par des conduits enfouis sous le canal et les trottoirs, de l'Estacade jusqu'au Santocha.

Suivi topographique et bathymétrique

Cette année, la campagne a démarré le 14 avril pour un mois et demi, après les lourdes réparations de l'hiver. Une fuite avait en effet été décelée l'an passé, et il s'agissait de remettre en état la conduite défaillante au niveau de la traversée du chenal, avec nécessité d'assécher la zone sous-marine en question pour pouvoir œuvrer. Coût de l'opération : 470 000 € subventionnés à 80 % (Europe, Etat, Région) dont 10 % par le Département. 

Les 800 mètres de canalisations de 35 cm de diamètre ont donc pu refaire leur office, et le sable être repositionné, comme d'habitude, par les engins de chantier directement sur les plages, afin que tout soit prêt pour la saison touristique.

Chaque site est diversement doté en apports de sable en fonction du suivi topographique et bathymétrique (sondage des profondeurs marines) fait par un bureau d'études spécialisé et qui permet de mesurer l'évolution des niveaux de sable, via notamment des caméras embarquées avec GPS. « L'Estacade a tendance à se stabiliser toute seule. A la Centrale, beaucoup de sable a disparu cet hiver sur la partie nord. Le Prévent s'est plutôt bien tenu, mais au Santocha, on a perdu énormément avec les tempêtes de l'hiver », détaille M. Hamelin.

Bypass Capbreton

Élément central de la stratégie de gestion du trait de côte

Ce bypass est un élément central de la stratégie locale de gestion du trait de côte (4,75 M€ sur 2017-2021) portée par Capbreton et la Communauté de communes MACS, et soutenue par l’Europe, l’Etat, la Région et le Département, avec l'appui technique du GIP Littoral Nouvelle-Aquitaine.  

Sans ces transferts annuels, le front de mer n'aurait plus du tout le même visage. Le sable aurait continué de s'accumuler côté Notre-Dame, là où la digue nord - qui sécurise l'entrée de port - a l'inconvénient de stocker les sédiments. Et la dune sud aurait encore plus reculé, car des tonnes de sable amenées par les courants se perdent aussi dans le Gouf de Capbreton, ce canyon sous-marin au large du port, provoquant un déficit de rechargement pour ces plages sauvages.

De nouvelles réflexions sont aujourd'hui en cours pour la stratégie à venir des prochaines années, afin de continuer à limiter l'érosion.

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