Articles d'actualités

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Cap vers l'autonomie énergétique des Landes en 2033

Cap vers l'autonomie énergétique des Landes en 2033

Pour tenir cet objectif, un plan d'actions liant le Département, l'Etat et ses partenaires, a été présenté le 23 mars en comité de pilotage. Une stratégie ambitieuse avec de premières actions phares.

Du diagnostic au plan d'actions co-construit, une année de travail s'est écoulée, 6 différents comités techniques se sont réunis et 15 webinaires thématiques ont eu lieu avec plus de 350 participants. Mardi 23 mars, sonnait l'heure du comité stratégique d'adoption du schéma de transition énergétique 2021-2030, au siège du Conseil départemental. 

Cette stratégie "repose sur trois piliers : la sobriété énergétique, la maîtrise de la consommation et le développement des énergies renouvelables (EnR)", a rappelé en préambule le président Xavier Fortinon, soulignant que "l'enjeu énergétique est aussi un enjeu social et de pouvoir d'achat" pour les Landais. Il s'agit bien de "faire changer les esprits et les pratiques", a abondé la préfète des Landes, Cécile Bigot-Dekeyzer.

"Notre volonté est de baisser de 25 % nos consommations énergétiques d'ici 2030 et prétendre, dès 2033, à l'autonomie énergétique puisque nos besoins seront couverts par les énergies renouvelables. L'accent est notamment mis sur la réduction de la précarité énergétique et la limitation de consommation des espaces naturels."
Lucie Taverne, directrice de l'Environnement au Conseil départemental

Les économies d'énergie seront principalement faites sur le logement et la mobilité : rénovation de 9 000 maisons et 2 700 logements collectifs par an, amélioration de la performance énergétique de 2 200 locaux professionnels et 200 établissements industriels, nouveaux espaces "info-énergie" pour l'accompagnement des particuliers, formation des professionnels du bâtiment vers les certifications, développement des services de proximité et du télétravail pour réduire les trajets via les tiers-lieux ou le haut-débit, expérimentation de desserte cyclable des collèges depuis les centres-bourgs et les zones urbaines résidentielles, amplification des réseaux de transports collectifs, de l'autopartage, et des motorisations alternatives électriques, GNV ou hydrogène, etc. 

Une "révolution énergétique et culturelle"

"Pour les logements, cela veut dire multiplier par quatre les rénovations actuelles, on mesure là le chemin à parcourir. Côté déplacements, il faudra un grand changement de pratiques, notamment sur le transport de marchandises (mutation vers le ferroviaire) et l'autosolisme (être seul dans sa voiture)", a commenté le président Fortinon : c'est donc "une révolution énergétique mais aussi culturelle" à mener.

Autre point majeur, le développement des EnR, pour passer de 39 % à 84 % de renouvelable dans la consommation totale landaise d'ici 2030, grâce à une augmentation de 5 000 Gwh/an issus de ces énergies plus propres. Il s'agit, entre autres, de cibler les EnR thermiques collectives via la multiplication des contrats de développements territoriaux, la sensibilisation des donneurs d'ordre publics et privés, ou l'installation de 150 chaufferies bois énergie collectives par an. Il est, de plus, question de mieux faire connaître la ressource locale de géothermie sur sondes, dont l'intérêt est de produire de la chaleur comme du froid, un avantage pour rafraîchir les bâtiments avec le réchauffement climatique. 

La filière méthanisation sera également encouragée, pour faciliter l'émergence de projets territoriaux.

Massifier le photovoltaïque sur les toitures et les friches

Enfin, principal gisement identifié pour le développement de l'électricité, le photovoltaïque puisque le potentiel éolien est contraint par l'aviation militaire dans les Landes. L'objectif via les panneaux solaires est d'obtenir + 1 300 GWh/an par les toitures (26 % de l’objectif total) et + 2 300 GWh/an au sol (46 % de l’objectif total). Cette massification des aires dédiées se fera en priorité sur les "surfaces anthropisées", à savoir les toitures, des parkings ou des friches à valoriser. L'agrivoltaïsme (sur les surfaces agricoles) sera très encadré, ainsi que le déploiement en forêt ou sur les plans d'eau (flotovoltaïque), afin de ne pas nuire à la biodiversité ni aux pratiques agricoles.

Devant la préfète, Xavier Fortinon a d'ailleurs appelé à une "doctrine collective" en la matière : "l'Etat doit trancher les débats pour que des règlementations n'autorisent pas d'un côté ce qui est refusé de l'autre" en matière d'urbanisme, "il faut aussi réussir à définir une surface maximum de développement du photovoltaïque sur les espaces agricoles et forestiers" pour mieux les protéger.

Des groupes de travail sur chacun de ces thèmes vont être mis en place pour cadrer les développements à venir. En septembre, un Forum de la transition énergétique sera organisé pour présenter l'ensemble de la stratégie et signer la charte d'engagement de tous les acteurs impliqués.

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