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Questions à... Paul Carrère

Questions à... Paul Carrère

Entretien avec le président de l’Institution Adour au sujet des missions de gouvernance politique et d’animation des démarches territoriales de l’organisme.

Comment l’Institution Adour fédère-t-elle la multiplicité des acteurs locaux impliqués, sachant que le fleuve traverse 2 Régions, 4 Départements et 119 communes au long de ses 300 kilomètres et qu’il compte de multiples affluents ?

Paul Carrère : L’Institution Adour coordonne l’intégralité de ses actions avec les quatre Départements fondateurs (Hautes-Pyrénées, Gers, Landes et Pyrénées-Atlantiques), les deux nouvelles grandes Régions (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), les EPCI et les syndicats de rivière. Son objectif ? Une gestion cohérente de l’eau à l’échelle du bassin de l’Adour, impliquant l’ensemble des collectivités concernées. Cela passe par l’animation de différentes démarches comme les SAGE (Schémas d’aménagement et de gestion des eaux), les Projets de territoire pour la gestion de l’eau et les PAPI (Programmes d’action et de prévention des inondations).

Avec quels outils l’Institution met-t-elle en œuvre les programmes d’action dans les différents territoires constituant le bassin de l’Adour ? 

Paul Carrère : À travers les dispositifs que je viens de citer, auxquels on peut ajouter IRRIGADOUR, l’organisme unique qui gère l’irrigation agricole. Ce sont des outils qui nous permettent de coordonner les différentes politiques qui gèrent le monde de l’eau localement.

Le SAGE est dédié à la gestion partagée et pérenne de l’eau dans toutes ses facettes (inondation, étiage, usages de l’eau, aménagement du territoire …), à l’échelle d’un bassin versant. C’est une démarche basée sur la concertation. Elle est animée par la commission locale de l’eau, composée de représentants de l’ensemble des acteurs concernés (collectivités, services de l’état et usagers).

De son côté, le Projet de territoire pour la gestion de l’eau permet de développer des politiques d’économie de l’eau, de partage des usages et de création de ressources dans des périmètres déficitaires. Le projet de territoire réalisé pour le bassin du Midour, à cheval sur le Gers et les Landes, a été adopté en fin d’année dernière à l’unanimité par l’ensemble des acteurs consultés (institutions, partenaires associatifs et citoyens). 

Enfin, le PAPI est un outil destiné à la gestion des inondations et à l’amélioration des pratiques de tous ordres afin de réduire les risques. Il évalue les actions correctives et engage les demandes de financement afin d’accompagner les territoires les plus menacés. Un PAPI a ainsi été signé en septembre 2020 pour l’agglomération dacquoise et les communautés de communes voisines.

Comment anticiper les effets du changement climatique ?

Paul Carrère : Dans le cadre de tous ces portages d’outils, l’Institution Adour a travaillé sur une étude prospective, Adour 2050, qui projette le territoire en matière climatique et hydraulique sur les 30 prochaines années. Elle nous permet de bâtir des stratégies tenant compte des changements à venir dans les intensités et les fréquences des épisodes climatiques. Nos politiques devront assimiler l’ensemble de ces paramètres afin d’adapter notre mode vie, en concertation avec les services de l’État, les élus et les citoyens. De manière générale, la concertation est et restera le maître mot de nos réflexions actuelles et futures.

L'Institution Adour

Créée en 1978, l’Institution Adour est un Établissement public territorial de bassin (EPTB), dont le siège est situé à Mont-de-Marsan. Elle regroupe toutes les collectivités ayant intérêt à une gestion de l’eau concertée et durable à l’échelle du bassin de l’Adour :
-    les Départements des Hautes-Pyrénées, du Gers, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, membres fondateurs de l’Institution Adour
-    la Région Nouvelle-Aquitaine, 
-    23 EPCI (Communautés de communes et Communautés d’agglomération)
-    9 Syndicats de rivières

Les 5 missions majeures de l’Institution Adour :
-    Gouvernance politique : coordination de l’ensemble des collectivités dans le bassin versant de l’Adour
-    Animation des démarches territoriales visant la gestion partagée de la ressource en eau et des milieux aquatiques en impliquant l’ensemble des acteurs (élus, partenaires institutionnels, acteurs socio-économiques, associations environnementales et usagers)
-    Prévention des risques fluviaux, tout en préservant le fonctionnement naturel des cours d’eau : protection contre les inondations, études et travaux sur les digues, conciliation entre activités humaines et préservation de l’évolution naturelle des cours d’eau
-    Protection et gestion de la biodiversité
-    Gestion quantitative de la ressource : gestion du parc de réservoirs, surveillance de l’étiage (débit minimal d’un cours d’eau)
 

 

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