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Culture en herbe : « Victor Duruy centre du monde »

Culture en herbe : « Victor Duruy centre du monde »

Le quatrième et dernier projet de la saison 7, qui s’est achevée le 11 décembre, avait pour cadre le collège montois.

Accrochée à hauteur du 1er étage, la frise en tissu de 12 mètres de long surplombe le hall du collège Victor Duruy de Mont-de-Marsan. 16 drapeaux, décorés de blasons et de mots brodés, composent un joyeux patchwork. Des formes rembourrées, sortes de doudous colorés, y sont suspendues avec des tresses en tissu ou des tricotins. Au centre, un blason rouge et bleu signe l’œuvre : « Victor Duruy centre du monde ». Sarah, 13 ans, est satisfaite du résultat : « Tout le monde va la voir, et je sais que le collège va être joli. Chaque fois que je passerai dans le hall, je verrai notre travail ».

La jeune fille, originaire du Soudan du Sud est l’une des 31 élèves de la classe UPE2A du collège (Unité pédagogique pour élève allophone arrivant). Récemment arrivés en France – la plupart avec leurs parents, un seul mineur non accompagné parmi eux -, ne maîtrisant pas notre langue, ils sont Inscrits dans une classe ordinaire mais bénéficient de 7 à 8 heures de cours spécifique avec leur professeure de français, Isabelle Robillard, qui les décrit comme « en général très volontaires, intéressés par tout ». 

Pendant près de deux mois, dans le cadre de la 7e saison du dispositif départemental Culture en herbe, Sarah et ses camarades UPE2A ainsi que 10 élèves ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) ont brodé, tissé, tressé, dessiné, collé sous la direction de Caroline Granier et Jonathan Macias, artistes plasticiens de la compagnie Monts et Merveilles, et de Lauriane Hullin de Boischevalier, documentaliste et référente du projet pour le collège. Le principe de « Culture en herbe » ? : les jeunes touchent du doigt le mystérieux processus de la création artistique tandis que leurs réflexions nourrissent l’œuvre en cours. Un échange fructueux que les plasticiens bordelais ont souhaité pousser au maximum puisque la frise s’inspire directement du vécu des adolescents.

Les vertus de la création artistique

« On a pris les drapeaux des 16 nationalités représentées dans les deux classes », explique Jonathan Macias, « et on a passé au mixeur tous les codes et tous les éléments qui les constituent afin de réinventer de nouvelles images. L’idée de ce travail, c’est de réfléchir à comment on se représente et comment on se rassemble. Et de réaliser que la multiplicité des identités permet de fabriquer un nouveau motif ». L’art sert de vecteur pour ouvrir les yeux des enfants sur d’autres parcours que le leur : « c’était émouvant d’écouter les autres parler des drapeaux de leur pays et d’apprendre des choses dont on se doutait pas » avoue Anas, né en Espagne de parents marocains.

Les collégiens se sont rapidement pris au jeu. Jonathan Macias se remémore « une séance de broderie effectuée dans un silence religieux. Le travail manuel est apaisant et rassurant parce qu’on reproduit le même geste ». Isabelle Robillard témoigne aussi de l’enthousiasme de ses élèves UPE2A : « la création est un medium qui leur permet de s’exprimer quand ils ne peuvent pas passer par la langue ». Pauline Matuchniak, professeure de la classe ULIS, salue dans le projet Culture en herbe, un « enseignement moins vertical, que les enfants peuvent plus facilement s’approprier, où ils se découvrent des capacités ».

Ce que confirme la volubile Miriam, 11 ans : « je ne savais pas tricoter, broder et j’ai utilisé pour la première fois une machine à coudre, ça m’a plu d’apprendre quelque chose de nouveau ». Abdelali, 12 ans, a apprécié le travail en groupe : « si tu ne comprends pas quelque chose, un autre peut te l’expliquer. Chacun apporte sa part au travail commun ».

Les artistes de Monts et Merveilles, Caroline Granier et Jonathan Macias, ont fait éditer pour chaque élève un petit blason rouge et bleu siglé « Victor Duruy centre du monde ». Mais, pour Miriam, le plus beau cadeau est la frise accrochée à l’étage de Victor Duruy : « c’est un joli travail, il te crée un souvenir que tu peux emporter avec toi ».

La saison 8 de Culture en herbe

2 projets en collège :
-    Collège Langevin-Wallon de Tarnos et la Cie Kiroul : arts de la rue et théâtre pour 1 classe de 6e
-    Collège Jean-Mermoz de Biscarrosse et la Cie Bela & Côme : théâtre et danse pour 1 classe de 4e 

2 projets en MECS (Maison d’enfant à caractère social) :
-    La compagnie Contrechamp travaillera sur 2 projets distincts (cinéma et théâtre) avec Les Acacias à Mont-de-Marsan et Le Rebond à Dax.
 

Pour aller plus loin

Culture en Herbe au collège de Montfort-en-Chalosse
Culture en herbe au collège Gaston-Crampe d'Aire-sur-l'Adour
Culture en Herbe au collège de Roquefort

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