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Inertam : une renaissance qui fait du bien

Inertam : une renaissance qui fait du bien

L’usine de Morcenx, spécialisée dans l’élimination des déchets amiantés, a redémarré sa production en juillet 2020 après une période de turbulences.

C’est un dossier hautement symbolique qui a généré beaucoup d’attente et de stress. En juillet 2019, le groupe Europlasma, propriétaire d’Inertam, était au bord de la liquidation judiciaire : 130 emplois sur le site de Morcenx étaient menacés. Un procédé et un savoir-faire uniques – la vitrification de déchets amiantés par des torches à plasma – étaient en passe d’être perdus. 9 tonnes d’amiante attendaient d’être traitées. Un gâchis, à l’heure où les industriels ne peuvent plus ignorer les exigences de la transition écologique.

Un an après la validation par le tribunal de commerce de Mont-de-Marsan du plan de redressement proposé par la société Zigi Capital, l’espoir est revenu dans le Pays morcenais. La production a repris en juillet, avec l’inertage de plusieurs centaines de tonnes du stock d’amiante. Les emplois ont tous été sauvés et Inertam embauche même de nouveaux salariés tous les mois. « Une réelle satisfaction », pour Xavier Fortinon, dans un contexte économique et social très compliqué. À deux pas de là, l’usine Finsa, qui fabrique des panneaux de bois, est en cessation d’activité, laissant dans l’incertitude 66 employés. Le redémarrage d’Inertam est donc pour le président du Département des Landes l’occasion de répéter « combien il est important que les groupes industriels et leurs actionnaires prennent les risques de l’investissement, partent à la conquête des marchés mais aussi assument leur responsabilité vis-à-vis de l’emploi et des territoires ».

Prouver que la transition écologique a une viabilité économique

Les enjeux écologiques sont également importants. Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, très au fait du procédé de torche à plasma développé à Morcenx, en est convaincu : « la technologie a le pouvoir d’améliorer le monde, de régler des problèmes, y compris environnementaux ». Jérôme Garnache-Creuillot, président du groupe Europlasma, est conscient des attentes : « la transition écologique doit démontrer qu’elle a une viabilité économique. Ici, nous sommes en capacité de prouver, dans un horizon de 3 à 5 ans, qu’elle est génératrice d’emploi et de richesse ».

Pour ce faire, la nouvelle équipe dirigeante a identifié plusieurs pistes de développement jusqu’ici négligées : « Il existe des débouchés totalement sous-employés vers le marché étranger. Par ailleurs, au moins 5 dérivés du procédé de la torche à plasma permettent de nettoyer, et même de valoriser pour certains, d’autres déchets que l’amiante ». Des perspectives encourageantes, qui font dire à Paul Carrère, vice-président du Département et maire de Morcenx, très impliqué dans les dossiers Europlasma et Finsa : « Quand il y a des reprises et que ça bosse, on est content. Que les regrets s’arrêtent et que l’espoir renaisse ».

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