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Né en 1878, Lucien Durosoir mène une brillante carrière de violoniste entre la France et l’Allemagne mais aussi en Europe centrale, Russie et empire austro-hongrois. La guerre met brutalement fin à sa carrière : affecté à la Ve division, il participe aux épisodes les plus meurtriers (Douaumont, le Chemin des Dames, les Eparges).

Le Général Mangin favorise la formation d’un quatuor autour de Lucien Durosoir au premier violon, Henri Lemoine au second violon, le compositeur André Caplet à l’alto et Maurice Maréchal au « poilu », célèbre violoncelle construit dans une caisse de munitions…

Tour à tour fantassin, musicien, brancardier et colombophile, Lucien Durosoir écrit tous les jours à sa mère et ce sont plus de deux mille lettres qui ont été conservées par son fils, Luc.

Dès sa démobilisation, en février 1919, il se refuse à reprendre une carrière de virtuose ; profondément affecté par les horreurs qu’il a vues et vécues et quelque peu désabusé par le genre humain, il cherche refuge dans un coin de France pour s’adonner à la composition.

À partir de 1950, la maladie l’empêche de poursuivre et il meurt à Bélus en décembre 1955.

Composé d’Arnaud Aguergaray (violon), Aurélia Lambert (violon), Olivier Seube (alto) et Yves Bouillier (violoncelle), le Quatuor Arnaga s’est donné pour mission de défendre le grand répertoire du quatuor à cordes du XVIIIe siècle à nos jours (Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert…) ainsi que de promouvoir la musique de compositeurs méconnus ou peu joués : Arriaga, Sendrez ou Durosoir, pour ne citer qu’eux.