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La musique dans tous ses états à l’Abbaye d’Arthous

La musique dans tous ses états à l’Abbaye d’Arthous

Dans le cadre de l’exposition « Il était une fois Arthous » qui relate les neuf siècles d’histoire du Monument, l’Abbaye d’Arthous a confié au Conservatoire de musique et de danse des Landes la création, l’interprétation et l’enregistrement de réalisations musicales et sonores qui viendront ponctuer l’exposition et le parcours de visite proposé au public dans le cadre de sa découverte du site.

Ainsi, depuis un an, professeurs et élèves du Conservatoire - antenne Sud basée à Saint-Vincent-de-Tyrosse- se sont inspirés de l’histoire d’Arthous, tour à tour abbaye, métairie, monument historique et musée départemental, pour composer et proposer des enregistrements. Diffusés dans l’exposition, dans l’église et dans les bâtiments conventuels, ces créations sonores animeront -de façon ponctuelle ou plus permanente- l’expérience de visite de l’Abbaye. Plusieurs techniques et répertoires ont été abordés, passant de la musique sacrée médiévale faisant référence au passé religieux de l’abbaye du XIIe siècle, au chant des métayers qui ont habité le site durant le XIXe siècle, jusqu’à la musique actuelle assistée par ordinateurs recréant le bruitage des chantiers de restauration qui ont permis la rénovation et la réouverture du Monument au public.

Quand l'Abbaye se raconte en musique

Déployée dans des espaces habituellement fermés aux visiteurs, l’exposition est l’occasion de découvrir l'histoire du lieu depuis sa fondation au XIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Installée dans les anciennes cellules des chanoines, l’exposition donne à voir les différents chapitres d’une histoire qui débute il y a 850 ans…

La fondation d’Arthous - Une abbaye prospère au Moyen âge

L’abbaye d’Arthous est fondée vers 1167 par des chanoines appartenant à l’ordre de Prémontré sur la rive gauche des Gaves réunis, dans un territoire disputé par les seigneurs gascons et basques et situé à la croisée d’une route de transhumance et d’un chemin menant les pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Très vite, les chanoines jouent un rôle majeur dans la région. À leur mission première d’évangélisation s’ajoutent l’accueil des pèlerins et une importante activité économique. Propriétaire de plusieurs églises, de prieurés, d’exploitations agricoles, de troupeaux et de granges, l’abbaye d’Arthous ne tarde pas à bénéficier d’un rayonnement certain et contribue à la fondation de la bastide d’Hastingues en 1289.

Inspiration musicale : les chants grégoriens 
C’est la section musique actuelle qui a choisi de travailler les chants grégoriens. D'octobre à décembre 2017, un enseignant et les élèves du Pôle Sud du Conservatoire se sont inspirés de ces chants liturgiques officiels de l'Église catholique qu’ils ont réécrits et mixés par ordinateurs.
L’enregistrement proposé est composé de 18 voix humaines mixées par ordinateurs. Ce travail sera présenté pour les Journées européennes du Patrimoine, les 15 et 16 septembre 2018.

Un atelier d’initiation à la musique assistée par ordinateur sera, pour l’occasion, proposé au public. Sur inscription.

Grandeur et décadence de l’Abbaye d’Arthous (XVIe –XVIIIe siècles)

A partir du XVIè siècle, sévissent la guerre contre l’Espagne puis les guerres de religions auxquelles n’échappe pas le secteur. Arthous connait alors des périodes de saccages et de reconstructions partielles. Les destructions les plus nombreuses ont lieu pendant la seconde moitié du XVIe siècle, mais les religieux travaillent à la réédification des bâtiments dont témoignent de nombreuses dates inscrites dans la pierre. Ceci n’empêche pas un déclin irrémédiable : l’abbaye, qui compte 20 religieux en 1530, n’en abrite plus que 9 en 1769 et 4 à la veille de la Révolution.

Inspiration musicale : la musique liturgique baroque de Jean-Sébastien Bach
Les enseignants de violon, violoncelle et musique de chambre du Conservatoire de musique et de danse des Landes ont retenu la musique de Jean-Sébastien Bach (Fin XVII-deb XVIIIe siècle), considéré comme LE musicien spécialiste de la musique religieuse.
Les élèves ont travaillé en deux groupes :
- les élèves de violon et l'orchestre ont enregistré le double concerto pour violon et orchestre à cordes
- un élève soliste interprète au violoncelle la bourrée de la 3ème suite de Bach.

Les enregistrements ont été réalisés à Pôle Sud avec l'ingénieur de son de MACS.

Arthous au temps des métayers
L’abbaye transformée en exploitation agricole (1791-1950)

Le chapitre religieux d’Arthous se clôt en 1791 quand le bâtiment, devenu bien national à la Révolution, est vendu.
Transformée en maison de convalescence pour les soldats victimes des guerres révolutionnaires et impériales, Arthous est converti en exploitation agricole à partir de 1847 et le restera plus d’un siècle. Quatre familles de métayers résident sur le domaine dans les années 1940, dont trois au sein même de l'abbaye. Ils y pratiquent la polyculture et l'élevage, avec les contraintes du contrat de métayage les obligeant au partage des récoltes et aux redevances dues au maître. L’église est transformée en grange. Quant aux bâtiments abbatiaux, ils abritent non seulement les habitations des métayers, mais également une étable, une écurie, une porcherie, un clapier, un poulailler. Les derniers métayers quitteront le site dans les années 1950. Une famille rachètera la ferme voisine dont elle est toujours propriétaire.

Inspiration musicale : le chant des métayers
Inspirée par la vie d’Arthous au temps des métayers et par les mouvements et conflits paysans qui agitèrent les Landes après la 1ere guerre, notamment la révolte des métayers du Bas-Adour en 1920, la section « musique traditionnelle » du conservatoire des Landes interprète le chant des métayers.

Un concert de musique traditionnelle sera donné lors des Journées européennes du Patrimoine, les 15 et 16 septembre 2018, par le Conservatoire de musique des Landes et Se Canti.

Arthous au temps des restaurations - Un Monument Historique (XXe-XXIe siècles)

Il faut attendre les années 1930 pour que les vestiges de l’abbaye soient remarqués par les historiens de l’art. C’est notamment la qualité de ses chapiteaux et modillons sculptés qui permettront de la sauvegarder. L’édifice est alors en très mauvais état. De profondes lézardes mettent en danger la survie de l’église. Un premier arrêté de protection inscrit « la chapelle» à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 11 octobre 1930. Il sera suivi de plusieurs classements et de travaux destiné à sauver l’abbaye de la ruine. C’est le Département des Landes à qui la propriétaire, Yvonne de Vilmorin, donne Arthous en 1964, qui entreprend, avec le soutien financier de l’Etat, les plus importants travaux de restauration.
L’Abbaye telle que nous la découvrons aujourd’hui est non seulement l’héritage d’une histoire religieuse, politique et agricole, mais aussi le reflet de plus de 50 années de restaurations.

Inspiration musicale : le chantier de restauration Monument Historique
Ce projet, proposé à une classe de la section musiques actuelles, avait pour objectif de recréer les bruitages des chantiers de travaux qui ont, pendant 50 ans, permis de restaurer les différents bâtiments de l’Abbaye d’Arthous.
Les élèves du Conservatoire des Landes -Pôle sud- ont récupéré des sons de chantiers Monuments Historiques sur Internet, qu’ils ont ensuite minutieusement nettoyés et mixés, pour en faire une restitution qui constituera le fonds sonore de l’espace d’exposition consacré aux différentes phases de restauration du Monument.

Ce travail sera présenté pour les Journées européennes du Patrimoine, les 15 et 16 septembre 2018. Un atelier d’initiation à la musique assistée par ordinateur sera, pour l’occasion, proposé au public. Sur inscription.

Arthous, site départemental dédié à la culture et au patrimoine (1974-2018)

Arthous reprend vie en 1974, sous l’égide du préhistorien Robert Arambourou, avec la création d’un premier musée départemental d’archéologie consacré aux découvertes des abris paléolithiques de Duruthy. 
Soumise à de dernières phases de restaurations d’envergure, l’abbaye rouvre, en octobre 2003, comme Centre départemental du Patrimoine. Des artistes sont reçus en résidence. Des expositions temporaires et des rendez-vous culturels sont programmés dans l’église et sur le site. 

Espace d’éducation au patrimoine et lieu de découvertes artistiques, l’abbaye a programmé, depuis sa réouverture en 2003, 27 expositions temporaires ; elle a reçu une cinquantaine d’artistes, près de 600 établissements scolaires et plus de 200 000 visiteurs.
Elle reçoit aujourd’hui des scientifiques en résidence et développe des partenariats avec les acteurs du patrimoine et de la culture, comme les universités de Toulouse, Bordeaux et Pau, la Parade des 5 sens ou encore le Conservatoire de musique et de danse des Landes.

Ne manquez pas les dates de restitution


► Dimanche 29 avril 2018 à 17h :
Les élèves du Conservatoire départemental de musique des Landes interprètent l’œuvre Jean-Sébastien Bach. Concert donné en l’église de l’Abbaye d’Arthous.
► Du 20 juillet au 10 septembre 2018 :
Diffusion des enregistrements réalisés par le Conservatoire de musique et de danse des Landes dans l’exposition, dans l’église et dans les bâtiments conventuels de l’Abbaye.
► Journées européennes du Patrimoine les 15 et 16 septembre 2018 :
Concert de musique traditionnelle avec le Conservatoire de musique des Landes et Se Canti. Un atelier d’initiation à la musique assistée par ordinateur sera proposé au public.
 

Renseignements
Abbaye d’Arthous
785 route de l’abbaye | 40300 Hastingues
Tél. : 05 58 73 03 89
arthous@landes.fr

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